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Publié par Anelore

Timidité des cimes ou gestes barrières ?

Ne me touche pas et tiens toi loin !

Avec cette crise sanitaire, on nous parle à longueur de journée du respect des gestes barrières et des mesures de distanciation physique. 

Les arbres n'ont pas attendu cette crise pour appliquer certains de ces gestes.

En Europe, certaines essences d'arbres comme les pins parasols et les chênes verts maintiennent entre eux une certaine distance, appelée « fente de timidité », d'environ
50 cm de largeur.

« Entre deux cimes proches, on constate l’existence d’une fente de timidité d’environ 50 cm de largeur ».

Francis Hallé, Botaniste - Le radeau des cimes (Ed Lattès) – du nom d’expéditions scientifiques consacrées à la biodiversité de la forêt.

L’observation poétique de ce phénomène fascinant attire et passionne nombre de scientifiques, mais aussi certains artistes.

Le mot vient de l’expression anglophone « crown shyness » (timidité des cimes).

Les arbres communiquent entre eux, se préviennent mutuellement des maladies, se protègent des invasions d'insectes, partagent des nutriments avec les plus malades par le biais de miliers d'interconnections entre leurs racines... 

Ils forment dans la forêt un réseau où tous sont reliés les uns aux autres.

En maintenant une certaine marge d'isolement entre eux, les arbres diminuent leurs chances d'être contaminés en cas d'épidémie.

Certains y voient plutôt une manière de limiter la propagation des insectes envahisseurs. D'autres supposent que ces espaces laissés entre les arbres permettent à la lumière du soleil de percer la canopée et de mieux pénétrer la végétation.

Il se pourrait également que la croissance des arbres soit inhibée par le contact des jeunes bourgeons lorsque le vent les fait se frotter les uns aux autres, ou encore que les arbres soient sensibles aux échanges gazeux entre les feuilles des branches des arbres voisins.

En ce qui concerne les autres espèces d'arbres qui n'ont pas de « fente de timidité », les branches ne s'interpénètrent quasiment jamais.

Les arbres sentent la présence de leurs congénères et préfèrent pousser à l'écart les uns des autres, augmentant ainsi la surface offerte aux rayons du soleil.

Quelle que soit l’explication rationnelle de ce phénomène, on peut soit apprécier simplement sa poésie ou faire le parallèle avec une vision sociale du vivre ensemble.

« Est-il possible de promouvoir de nouvelles formes de vivre ensemble au-delà de l’individualisme et de la compétition globale, quand bien même cet objectif nous semble presque impossible à atteindre ? ».

En 2016, Extrait d'une présentation d'une exposition à Metz, appelée « La timidité des cimes"

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M
Bonjour, c'est vrais prenons exemple sur la nature.
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